Désert Marocain 

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« je sens par où aller »

              Ce petit texte est le témoignage transmis oralement de génération à génération dans la famille de Mohamed et Mbark  ELBALLAL fils et petits-fils de nomades et créateurs de l’agence de voyage « Caravane Renard du Désert » au village de M’hamid au Maroc.

     Mohamed a toujours le plaisir à conter cette histoire vraie (ce n’est pas une légende) aux randonneurs du désert qui font étape à Chegaga, au pied de la grande dune de sable fin de Laabidlia, le soir, autour du feu de camp. Nous l’avons écoutée avec ravissement et l’avons transcrite en juillet 2022.

            C’est l’histoire qu’a vécue son grand-oncle maternel, le frère de sa grand-mère, suite à l’époque où la France avait conclu des accords avec le sultan Moulay Abderramane qui, pour éviter d’être renversé par des tribus rivales, demanda la protection de la France. C’était à partir de 1820. A partir de 1912, au Traité de Fès, le Maroc devint un Protectorat français. Le célèbre maréchal Lyautey fut désigné pour accompagner les efforts de l’administration marocaine à se mettre en place pour l’unité du pays. Le pays devint indépendant en 1956.

          Au début du XX ème siècle, la navigation dans le désert n’était pas assistée par GPS ! Il y avait la boussole, les étoiles la nuit, quelques repaires par endroit, et l’expérience incomparable des nomades acceptant d’accompagner  les troupes françaises. L’océan de dunes de sables est immense et seuls les nomades avaient développé des facultés sensorielles que les autres humains ont laissé se perdre, faute de les utiliser. L’odorat, par exemple. Le sens olfactif aigu du héros de cette histoire étonnante lui permettait de différencier les sables et pierres des régions traversées, par leurs odeurs spécifiques, et évita un jour à une méharée de se perdre corps et biens.

On va apprendre quelque chose de rare !

Mais, d’abord, présentation des personnages.

Le conteur, c’est Mohammed Elballal. Frère de Mbark. Tous deux guides et gérants de l’agence « Caravane Renard du Désert ». Qui organise les voyage dans le désert marocain.

Ils sont fils de Mohamed El Ballal, lui-même fils de Mohamed Salem et de Maryam Jakani, fille de Mohamed Ali Jakani. Maryam est donc leur grand-mère.

Le frère de Myriam s’appelait Mohamed El Moktar, le héros de cette histoire vraie.

D’autre part, ce même Mohamed El Moktar, grand-oncle de nos amis guides, est le grand-père d’une « grande tante ou cousine» à eux, Dadda, fille de Ahmet ben Mohamed Moktar, elle n’habite pas le Maroc, mais à Tamanrasset dans le désert d’Algérie. Les Français connaissent Tamanrasset pour son lien avec le père Charles de Foucault qui y est mort en 1916. Dadda parle à la perfection le français. Si les amoureux du désert marocain projettent d’aller faire une virée dans le Sahara algérien, ils demanderont à Mohamed ou M’Bark les coordonnées de Dadda à Tamanrasset et ils auront là une entrée toute trouvée au Sahara algérien !

Enfin, le frère de Dadda, Son Excellence Ali ben Ahmed ben Mohamed Moktar, est ambassadeur du Mali au Koweit et il a confirmé ce récit par ce texte très instructif et intéressant écrit par sms le 3 juillet 2022 et transcrit :

«  Mohamed el Moktar notre grand-père connaissait parfaitement toutes les étoiles et, selon ce que m'a raconté mon père Ahmed, il était capable la nuit de te donner l'heure exacte rien qu'en observant les étoiles. Il disait : « si tu dois voyager dans le désert, tu décides quelle étoile te servira de repère, et tu la garderas soit à ta droite, soit à ta gauche ou en face, et tu progresseras dans sa direction jusqu'à arriver à ta destination et dans le temps que tu auras calculé auparavant rien qu'en connaissant les étoiles ».

        Les voyages à cette époque se faisaient toujours de nuit, d'abord pour éviter les 50° de chaleur sous le soleil, mais surtout pour avoir les seuls repères possibles dans le désert : les étoiles, la nuit ! Pour les repères par l'odorat, par les différentes odeurs du sable, il faut savoir que chaque odeur n'est perceptible que sur une longueur d'une centaine de kilomètres, ce qui correspond à près de 2 jours de marche. Ensuite c'est une autre odeur, seulement perceptible par les nomades sensibles aux odeurs du sable. Ce n'est donc pas très précis. C'était juste une indication ou une confirmation.

        « Depuis Tombouctou jusqu'aux mines de sel de Taoudenit, où les nomades allaient en caravanes chercher le sel (gemme),on compte aujourd'hui 750 kilomètres, ce qui correspond à 15 jours/nuits de transport par chameaux donc à un mois aller-retour. Ces caravanes de sel avaient pour nom « Azalaï » ou « Akabar ». Ces caravanes portant le sel du Sahara pouvaient atteindre le nombre important de 1.000 chameaux, par exemple celles qui devaient livrer le sel à M'Hamid ou à ElGhezlame ou à Tindouf.

    « Au départ de Tombouctou, ces caravanes ne voyageaient pas à vide : elles transportaient de l'or, des étoffes de coton, des épices, des esclaves beaucoup.

            « Tous les 50 kilomètres (étapes de 2 jours) la caravane déposait à l'aller une partie des provisions de vivres de la caravane dans une cache dans le désert, à la fois pour alléger la charge des chameaux et pour laisser de la place au chargement du retour. Chaque chameau devait charger à la mine de sel 4 barres de sel à ramener à Tombouctou ou à livrer à M'Hamid, Elghezlame ou Tindouf.

       « Selon mon grand-père, les étoiles n'ont pas toutes les mêmes dimensions ni la même brillance ni la même position dans le ciel. Il y a des étoiles qui indiquent le Nord qui ne bougent pas et sont toutes les nuits à la même place.

A chaque heure une étoile apparaît alors que d'autres disparaissent comme le soleil apparaît le matin et disparaît le soir. De la même façon, les étoiles se déplacent pendant 30 minutes ou une heure ou toute la nuit et d'autres sont figées . » 

(Il semble, c'est mon humble opinion de transcripteur, et les lecteurs l'auront compris, que la différence entre Étoiles (fixes dans le ciel visible depuis la Terre) et Planètes (du verbe grec « errants ») qui elles, bougent, tournent, et ont un mouvement visible depuis la Terre, n'ait pas été bien assimilé par tout le monde...)

Généalogie. Mohamed El Moktar ould Mohammed Ali Al Mahdary Loujaraty Oulad Brahim Alhymyary Al Jakani a eu pour enfants :Ahmed (Habiba, Dadda, Mohamed Ali, Ali Moktar) ; Ali ; Sadik:Mahmoud ; Mohamed, Salem, qui a pour fils Bahya qui vit à Tindouf.Jidehlou a eu pour fils Ali, Chebani, Moktar, Salem et Mariem.Les enfants de Mariem tu les connais (il s'adresse à Mohamed El Ballat).

 

 

                                                    //////////

Maintenant, on écoute Mohamed.

    Mon village, M’Hamid, sur le bord de la vallée du Drâa, au sud-est du Maroc,  est surnommé « la Porte du Désert ». Il se situe sur la route traversant le Sahara et a servi autrefois de point de départ pour les caravanes et méharées allant jusqu’à Tombouctou, au Mali (il fallait compter 52 jours de traversée à pied et à dos de dromadaire !) et il y a peu il a servi de point de départ pour le rallye Paris-Dakar, qui se déroule aujourd’hui ailleurs. Les caravanes partant de Tombouctou pour arriver ici au Maroc mettaient également 52 jours ! La dernière qui a effectué cette longue traversée, c’était en 1947.

               A l’époque de mon grand-oncle Mohamed El Moktar, à la fin du 19 ème ou au début du 20 ème siècle, les caravanes qui faisaient des parcours aussi longs, entre Tombouctou et M’Hamid, avançaient surtout la nuit, le matin et le soir, pour éviter la grosse chaleur sous le soleil brûlant. Elles se guidaient grâce aux étoiles, que les nomades connaissent comme on lit un livre. Et elles suivaient un tracé commandé par la présence de puits creusés dans le sable et qu’ils connaissaient, car il était impossible de conserver de l’eau potable, avec la chaleur, plus de quelques jours. 

          Sur une si longue distance, il y a des étendues de plusieurs centaines de kilomètres sans le moindre repère : ni arbre, ni roc, ni accident géologique, ni panneau ni rien pour se repérer ! Et le vent et les tempêtes de sable modifient constamment l’aspect des petites dunes. Les sens comme la vue et l’ouïe ne servent alors plus à rien pour aider à la navigation dans cet océan de sable sans fin.  Or la moindre déviation du cap pris par les caravaniers pour rejoindre un puits peut amener à le rater, à passer à assez de distance pour ne pas le voir. Et alors c’est la mort assurée des gens et bêtes de la caravane !

      C’est alors que les nomades, au fil des millénaires qu’ils croisent dans le Sahara, ont conservé un sens, l’odorat, que la  plupart des autres humains ont laissé se perdre, s’étioler, disparaître en grande partie. Ce sens olfactif a été développé par les nomades pour pallier les insuffisances des autres sens (vue et ouïe). Leurs repères sentent quelque chose ! Il fallait y penser, ou mourir de soif.

          Leurs repères, c’était quelques pierres ramassées ou quelques poignées de sable, qui n’ont pas la même odeur à tel endroit (à 3 jours après le départ) et à tel autre (à 6 jours, à 10 jours, etc.). Ce que par empirisme ils avaient découvert. Et le talent de ces nomades  était de mémoriser, dans les plis du système nerveux de leur cerveau, à quel endroit de la traversée correspondait telle odeur. Et donc à repérer où ils étaient, rien qu’en sentant telle fragrance, en humant telle poignée ramassée. Et ainsi à pouvoir continuer sur le bon cap ou à rectifier le cap si nécessaire.

Fabuleux !

Les « nez » des grands parfumeurs d’aujourd’hui pourraient être intéressés par cette histoire des nomades du Sahara qui localisaient les odeurs du terrain afin de se guider lorsque le guidage par les étoiles était impossible à cause des conditions climatiques.

Mais l’histoire du talent olfactif de Mohammed Moktar commence mal. Ecoutez !

Il vivait, avec ses parents et sa sœur, ma grand-mère Myriam, qui m’a raconté cette histoire, dans le Sahara du Mali. Où il était berger, dans le désert, qu’il sillonnait comme nomade. Leur camp était à environ 8 heures de marche dans le désert depuis Tombouctou (ce qui fait environ 30 km).

Il était marié. Sa femme était très belle, d'une beauté rare. Elle s'appelait Habiba. Elle était très courtisée.

Selon la coutume arabe des nomades personne ne devait pénétrer dans la tente où elle vivait. En général où se trouve une femme.

Or un jour, un homme, de la tribu rivale des Brabish, a violé ce domicile. Il courtisait Habiba et avait déjà reçu plusieurs remarques et menaces de la part de Mohamed Moktar s'il continuait à courir après Habiba. Il n'a pas tenu compte de ces avertissements et il a violé le domicile d'Habiba et de Mohamed Moktar.

Mohamed Moktar demande un jour à sa femme : « Il t'a violée ? »

  • Non ! Il ne m'a pas violée. Il est entré dans la tente par ici et il est ressorti par là. Il ne m'a même pas touchée !
  • Mais il a violé le domicile !

              Pris de fureur envers son rival, Mohamed Moktar se fait lui-même justice et part tuer le violeur (de domicile).

La police française le rattrape, puila justice française le condamne à plusieurs années de prison et le met en prison.

          Pendant qu’il était en prison, un bataillon des troupes françaises du Protectorat français du Maroc reçoit l’ordre de se rendre au puits de Guerektam et de le dégager pour qu’il rende service comme autrefois.

Mais personne au bataillon ne sait où se trouve ce puits et aucune carte de l’époque ne le mentionne ! Il faut obéir mais où aller ?

Les soldats français demandent à tous les nomades qu’ils connaissent ou rencontrent où se trouve ce puits de Guerektam.

Personne ne sait.

Un Malien cependant dit aux Français qu’il connait un gars, Mohamed Moktar, qui lui a un jour parlé de ce puits au milieu du désert, où il est allé deux ou trois fois avec son père, quand il était gamin. Mais ce Mohamed Moktar est en prison pour meurtre. Et le Malien ne connaît pas d’autres nomades capables de guider les Français à ce puits.

Les gradés du bataillon rendent visite en prison à Mohamed Moktar et lui demandent s’il accepterait de les conduire à ce puits de Guerektam.

Pourquoi pas ? Il se souvient de ce puits. Pas forcément de la façon précise pour y arriver, mais il peut essayer. Mais, en contrepartie, il demande à être libéré. Aux Français de négocier sa sortie définitive de prison s’il les amène au puits. Ils acceptent.

Le marché est conclu.

Mais les hommes de la tribu des Brabish sont furieux que le meurtrier de l’un des leurs sorte de prison et vont trouver le capitaine pour se plaindre du marché conclu avec Mohamed Moktar et exiger d’accompagner eux-mêmes la caravane afin de ne pas perdre de vue le prisonnier. Car, disent-ils, ils sont autant capables que Mohamed Moktar de mener la caravane jusqu’au puits de Guerektam, rien qu’avec l’odeur des poignées de sable et de petites pierres qu’ils ont ramassées en y allant.

Le capitaine ne voulant pas d’histoires avec les tribus, accepte les propositions des Brabish et de Mohamed Moktar, et le bataillon prend le départ depuis le Mali, emmenant  Mohamed Moktar et un petit groupe d’hommes de la tribu des Brabish. Et la caravane entame sa longue marche dans le désert du Sahara, à la recherche du puits de Guerektam.

    Mohamed Moktar les a prévenus qu’il faut 6 jours et nuit de marche pour atteindre le puits de Guerektam.

Les hommes de la tribu des Brabish qui accompagnent la troupe sont décidés depuis le début à se venger de Mohamed Moktar et ils ont imaginé un stratagème. A l’étape du repas du soir du deuxième jour, un des Brabish ramasse sans se faire remarquer une poignée de sable du lieu où ils dînent et la met dans une poche des poches sa gandoura ou de son burnous. Il sait que Mohamed Moktar se repère, comme eux, en sentant le sable sur le trajet, comme son père le lui a appris lorsqu’il l’accompagnait, 2 ou 3 fois, au puits de Guerektaam.

Puis, le surlendemain, le quatrième jour, ils disent au capitaine : « Capitaine ! Mohamed Moktar s’est trompé de route. Il ne nous mène pas dans la bonne direction. On ne devrait pas être ici. Il ne nous amène pas au puits de Guerektam ! Il nous a fait faire une boucle et on se retrouve au même endroit qu’il y a deux jours, là où on était le deuxième jour ! »

Le capitaine questionne Mohamed Moktar : « Alors ? Est-tu sûr que nous sommes dans la bonne direction ? Ne t’es-tu pas trompé ? » - « Non, on ne s’est pas trompé, nous sommes dans la bonne direction. Je vais sentir le sable d’ici, donnez-moi une poignée. » Il est sur un dromadaire et ne peut pas prendre une poignée de sable sans descendre de sa monture.

Le type de la tribu Bribish, qui est à pied, se penche alors rapidement comme pour ramasser une poignée de sable au sol, mais il sort de sa poche la poignée de sable qu’il a prise exprès le deuxième soir et il la tend à Mohamed Moktar qui la porte à son nez.

Le pauvre Mohamed Moktar, assis sur son dromadaire, hume la poignée de sable, la renifle, sent l’odeur et il est catastrophé. Il dit : « Hé bien oui, c’est l’odeur du sable de l’endroit où nous nous sommes arrêtés pour prendre le repas le deuxième soir. Je ne comprends pas. On a tourné en rond ?» C’est la stupéfaction et la peur dans la troupe. Est-on perdus ?

Mais un des soldats français intervient : « Moi, j’ai vu cet homme de la tribu des Bribish, à la fin du repas du soir le deuxième jour, ramasser une poignée de sable et la fourrer dans la poche de son vêtement. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi la sort-il aujourd’hui le quatrième jour au lieu de ramasser une poignée de sable de l'endroit où nous sommes maintenant ! Explique-nous ! »

Le type des Bribish a alors reconnu ce qu’il avait fait : « Je ne savais pas que quelqu’un m’avait vu ramasser du sable le soir du deuxième jour et le mettre dans ma poche. Mais je reconnais que j’ai fait ça et que c’est le sable du deuxième jour que je viens de donner à sentir à Mohamed Moktar ».

-« Pourquoi tu as fait ça ? »

- « Parce que nous ne voulons pas que Mohamed Moktar sorte de prison. Nous vouons qu’il reste en prison tout le temps de sa condamnation. »

Le capitaine s’est alors adressé à Mohamed Moktar pour lui dire qu’il ne devait pas se laisser impressionner par ses ennemis et qu’il devait continuer à mener la caravane dans la bonne direction, qu’ils lui faisaient entièrement confiance.

Se passent la quatrième puis la cinquième nuit, la caravane avançait toujours et, le sixième jour, Mohamed Moktar désigne à la troupe, sur leur gauche, au loin la silhouette d’un acacia. La caravane s’y dirige. Et Mohamed Moktar s’adresse au capitaine : « il y a moins d'un mètre d’épaisseur de sable à creuser pour trouver les pierres du puits en dessous, c’est ici le puits de Guerektam ». Mais on ne voyait rien !

Toute la troupe se met à creuser le sable et, comme Mohamed Moktar l’avait dit, voilà de grosses pierres qui apparaissent sous les 60 centimètres de sable dégagés par les soldats, et peu à peu on voit la forme ronde du puits. Le sable apporté par le vent le protégeait et le cachait. Le puits est dégagé le soir même par la troupe et bientôt on y puise de l’eau !

   Alors le capitaine dit à Mohamed Moktar : « Tu as tenu ta parole. Je vais tenir la mienne : tu es libre. Tu peux aller où tu veux, vers le Mali ou vers le Maroc. Tu as ta totale liberté, et on te remercie grandement. »

              « Ma grand-mère, continue Mohamed el Ballal, le guide, nous a souvent raconté cette curieuse et belle histoire de son frère dont elle était très fière.

Mais, écoutez la suite ! Un jour, en 2010, nous avons reçu la visite, à M’Hamid, d’une partie de notre famille qui vit en Algérie, dans le désert, et qui souhaitait faire connaissance avec nous et le Maroc. Nous étions tous originaires plus ou moins du Mali, du désert du Mali. On s’est réunis avec grand plaisir. Et j’ai demandé à Dada, la fille de Ahmed Ben Mohamed Moktar, donc la petite fille de Mohamed Moktar, qui vit elle à Tamanrasset, dans le Sahara d’Algérie, si elle connaissait la belle histoire que notre grand-mère nous racontait sur son frère, qui était le grand-père de Dada. Et, à notre grand plaisir, Dada nous a raconté exactement le même récit, les mêmes détails, tout pareil. Et elle a ajouté que Mohamed Moktar avait reçu des Français un surnom : « Le Lion du désert » ! Et que sa mémoire était restée très grande dans la région du Mali où il a vécu et fini ses jours.

   Ainsi, le ''Lion du Désert », Mohamed Moktar et la « Belle des belles », Habiba, ont pu vivre heureux et avoir une grande descendance.

        Saviez-vous, avant que je vous le dise, que les nomades avaient appris à se guider dans le désert avec leur odorat ? Connaissez-vous une histoire aussi belle ?

A demain ! »